Qu’est-ce qu’un texte idéal en traduction ?
Il ne s’agit pas ici de parler des domaines de prédilection du traducteur ou de son fantasme de sous-titrer la prochaine saison de Game of Thrones ou de Vikings. En revanche, il peut être utile d’évoquer les difficultés matérielles auxquelles il est parfois confronté.
Ces problèmes sont à double tranchant, à la fois pour le traducteur comme pour son client : si les informations concernées sont cruciales, ils génèrent au mieux une perte de temps s’il faut recontacter l’auteur du document ou s’il faut aménager la gestion de la traduction, au pire une perte d’argent et d’informations si les passages sont, pour une raison ou pour une autre, réellement irrécupérables.
Un texte complet.
Certes, cela peut sembler être la dernière des évidences.
Et pourtant : il se peut, en cours de traduction ou après la livraison, que le traducteur soit à nouveau sollicité pour une « modification minime de dernière minute ».
De plus, par le biais des intermédiaires et leurs procédures de transmission, le « véritable » traducteur d’un texte se verra attribuer un document potentiellement amputé de ses en-têtes ou bas de page, voire du texte inséré en image, même s’il est vrai que ce cas précis est relativement rare.
Un texte lisible.
Une fois encore, s’agit-il d’enfoncer une porte ouverte ?
Il y a bien des cas qui prouvent que non, notamment dans le cas des documents comportant une partie manuscrite :
- Le texte a été mal scanné ou l’auteur n’a pas strictement respecté l’espace de rédaction qui lui était accordé :
- Le texte numérique est illisible (cela est toutefois plus rare que les textes manuscrits ; généralement, il s’agit de textes imprimés puis scannés et envoyés pour traduction) :
Néanmoins, le problème peut également provenir de la conversion d’un document PDF en Word (ou autres formats).
Il suffit parfois de se repérer par rapport au reste du contenu du texte lorsque l’aspect global du/des mot(s) est relativement préservé, comme ci-dessus où il est écrit (en première et deuxième ligne, en haut à gauche) :
« Der Verkäufer bestätigt den Empfang und die Annahme der Bezahlung »
« des Kaufpreises »
Mais parfois, cela ne suffit pas, comme ci-dessous :
- L’écriture de l’auteur est illisible : outre que l’on retrouve le biais du scanner, certaines graphies en pattes de mouche ou véritablement chaotiques sont un véritable cauchemar à décrypter, comme pour l’exemple ci-dessous :
Ici, seul le terme « antihypotension » (ou « antihypertension ») reste à peu près lisible.
Un texte sans coquilles.
Toutes les coquilles d’un texte ne sont pas aisément repérables. L’absence ou la présence intempestive de pluriels, de double consonne, d’accents, de doublons, etc… ne pose pas de réel problème.
Mais il suffit qu’une lettre soit remplacée par une autre qui forme un autre mot sans qu’il y ait une faute d’orthographe et que ce mot s’insère relativement bien dans la phrase pour que le doute s’installe.
Par exemple : « charging » devenant « changing » dans une notice technique
Dont les passages dans une autre langue étrangère ont été identifiés.
Il arrive parfois que le traducteur découvre dans son document des passages écrits dans une langue qu’il ne peut traduire. Cela peut poser des problèmes en termes de délais car l’agence doit alors rechercher en urgence un traducteur supplémentaire.
Cas appartenant à cette catégorie, certes rarissime, mais qui est déjà arrivé : que la langue du document source soit mal identifiée, en raison de sa proximité avec une autre, mieux connue de la personne demandant une traduction.
Tous ces critères semblent relever du bon sens, mais leur évocation dans cet article prouve que les rappeler n’est pas inutile. Cette liste de « difficultés » ne prétend pas être exhaustive, mais certaines qui auraient pu être évoquées ont été exclues car elles appartiennent en réalité aux difficultés de traduction plutôt qu’aux difficultés matérielles.