Tous les traducteurs ont un jour ou l’autre été confrontés au problème de l’harmonisation. Expliquons brièvement ce problème à l’intention des personnes non initiées.
Lorsqu’un donneur d’ordre exige qu’une traduction volumineuse soit faite dans des délais serrés, un traducteur ne pourra bien souvent pas faire cette traduction seul. Le document devra être partagé entre différents traducteurs.
Il se posera alors immanquablement le problème de l’harmonisation. Et plus le document sera fractionné, plus le problème sera évident.
Il sera nécessaire d’harmoniser le vocabulaire, le style, les tournures de phrase…
Pour citer un exemple concret, l’expression « dispute settlement » revient souvent dans les contrats en anglais. Un traducteur pourrait traduire cette expression par « résolution des litiges », un autre par « règlement des conflits », un troisième par « résolution des conflits », etc.
La technologie permet en partie de surmonter ce problème. En effet, certaines mémoires de traduction permettent de visualiser en temps réel la traduction du confrère traducteur, évitant ainsi les doublons. Elles montreront également que le confrère traduit « agreement » par « contrat » et non pas par « accord », qu’il utilise des infinitifs et non pas des impératifs, la voie active et non pas la voie passive, etc.
Toutefois, les mémoires terminologiques ne garantissent pas une harmonisation à 100 % car, pour parvenir à une harmonisation complète, il faudrait vérifier chaque phrase traduite par le ou les confrères.
En conclusion, malgré les progrès technologiques, la meilleure solution est toujours de confier la traduction d’un document à un seul et même traducteur et de ne pas fractionner le document. Dans la pratique, cependant, il arrive fréquemment que le donneur d’ordre ne souhaite pas ou ne puisse pas repousser les délais… Dans ce cas, il conviendra de confier l’intégralité de la relecture du document à un relecteur pour garantir un travail de qualité.