Être traducteur, a priori rien de bien compliqué : quelques connaissances dans une ou deux langues étrangères, de bons dictionnaires, une connexion illimitée à Internet, et le tour est joué…
Idée préconçue, évidemment !! Le principe majeur de la traduction est qu’il s’agit d’une opération portant sur le message d’un texte, selon les termes même de R. Roberts : « La traduction est un acte de communication qui permet à un auteur de communiquer un message à un destinataire ne parlant pas la même langue, par l’intermédiaire du traducteur ».
Le traducteur doit donc partager la même langue que l’auteur et une partie de ses connaissances, celles qui sont nécessaires à la compréhension du texte. Il cerne le sens (rôle de lecteur) et se substitue à l’auteur du texte initial pour en rédiger un autre qui ait le même sens, mais qui soit compréhensible par le destinataire. En tant qu’auteur, il lui faut la maîtrise de la langue cible et la connaissance pertinente du monde partagée avec le lecteur. Le texte produit est nouveau mais il véhicule le même message. Le traducteur est donc un pont, un maillon essentiel dans la chaîne de communication. S’il modifie le sens du texte, il usurpe le travail de l’auteur et manque à son rôle.
Enfin, la traduction repose sur quatre piliers :
- la langue maternelle. Il est indispensable de la maîtriser parfaitement, et de l’entretenir et l’améliorer sans cesse, parce que les langues évoluent.
- la langue du texte à traduire. Cette langue aussi évolue et il est impératif d’en avoir une connaissance dynamique.
- le sujet. Le traducteur doit le connaître ou doit effectuer les recherches nécessaires pour acquérir les connaissances requises.
- la méthode. Les connaissances des langues et du sujet ne suffisent pas : la méthode joue également un rôle essentiel. Il faut savoir mettre en œuvre les moyens mis à disposition : le bon traducteur fouille le texte, il se l’approprie, il l’adopte.