Sauf exception (traduction dont la particularité est exceptionnelle et pour laquelle le traducteur dispose d’un ouvrage faisant référence en la matière), les outils terminologiques désormais utilisés sont numériques.
C’est une question de délais : les traductions étant fréquemment pour le lendemain lorsqu’elles ne sont pas pour hier, impossible de perdre du temps à tourner les pages de nos chers dictionnaires papier.
Évoquons rapidement les dictionnaires numériques, sous forme de CD ou de bases de données en ligne. Ils offrent les mêmes garanties que les dictionnaires papiers, avec l’avantage d’une recherche immédiate.
Lorsqu’il s’agit de la version numérique bilingue du Larousse, de son équivalent étranger ou d’un document édité par une institution fiable (ONU, FMI, un CHU, etc.) ou par une entreprise parfaitement connue et experte dans son domaine – si le contexte du document source est bien identifié par le traducteur et que celui-ci correspond à la traduction proposée par le dictionnaire – celui-ci peut le suivre « les yeux fermés ».
Mais encore faut-il les trouver, ces « sacrés » (oui, oui, au sens quasi-religieux) dictionnaires ! Ou que le terme tant désiré y figure !
Si cela n’est pas le cas, ces mêmes sources offrent une deuxième chance : il se peut qu’elles proposent des documents bilingues (tout simplement leur site, par exemple, mais aussi des rapports, brochures, catalogues, etc.) sur lequel il est possible de retrouver ce que l’on cherche.
Cette technique permet soit de confirmer une connaissance ou une intuition, soit de chercher à partir de zéro : dans ce cas de figure, à partir du terme source, le traducteur procède par comparaison grâce à la mise en page des deux documents et à sa connaissance des structures syntaxiques et grammaticales des deux langues.
Mais, malheur du référencement naturel et payant ainsi que des favoris de navigation, les sources fiables ne sont pas forcément les premières à apparaître. Naviguer efficacement sur internet dans le cadre d’une recherche, c’est un peu savoir exactement où aller… à condition d’y être déjà allé !
Il y a donc de bonnes chances de rencontrer des sources peu ou pas fiables. Il s’agit souvent de sites de particuliers ou assimilés, de forums, qui manquent d’abord de références ou de moyens d’identification des auteurs. Il y a là un paradoxe : l’information peut être exacte, mais il n’y a pas de moyen de s’en assurer car les auteurs ne sont pas des références en eux-mêmes (ils n’ont pas de statut d’expert) ou ne s’identifient pas comme tels.
Autre caractéristique, ils manquent de masse critique : souvent, ces sites ne font que quelques pages, sont unilingues et comportent aux mieux quelques centaines de termes.
Voilà le problème que pose Wikipédia, encore aujourd’hui : ses fonctionnalités sont quasi idéales (référencement immédiat, multilingue, pluridisciplinaire, références, système de notation, corrections et mises à jour fréquentes, simple d’emploi et très explicatif) ; la dimension et l’organisation de bon nombre des articles édités permet d’accorder le bénéfice du doute quant à leur exactitude. Mais le fait que l’auteur reste anonyme et que le contenu soit aisément modifiable continuent d’en faire une source sujette à caution.