Trouver le bon mot a toujours été le défi éternel des traducteurs, le doute est présent même lorsqu’il s’agit de deux langues assez proches, comme l’anglais et le français par exemple. Alors qu’en est-il lorsque deux langues et cultures sont très éloignées ?
Parlons du cas d’un traducteur français qui travaille avec le chinois, langue qui est déjà une langue très complexe et particulièrement éprouvante à apprendre pour un Français, cette dernière cache d’autres complications en traduction. Non seulement le français et le chinois n’utilisent pas du tout les mêmes syntaxes de phrase, mais une infinité de concept n’existe pas dans la langue d’arrivée, étant donné l’écart entre les deux cultures. Nous pouvons citer l’exemple de la « piété filiale » qui en chinois, peut se rendre par un adjectif (孝) et cela renvoie au respect/à la considération que doivent les enfants envers leurs parents. Par conséquent, il faut avoir une connaissance d’autant plus globale de ces dernières.
En chinois, les intraduisibles et les pertes ne se comptent plus. Et il faut savoir que le traducteur en chinois dispose de très peu de ressources : les dictionnaires bilingues chinois-français sont très peu performants. Il faut donc souvent passer par les dictionnaires chinois-anglais qui sont légèrement plus perfectionnés, avant de passer vers le français, ce qui rajoute encore une difficulté supplémentaire. Les logiciels de traduction automatique en chinois ont également une vaste marge de progrès, la traduction en chinois à l’aide de ces logiciels est une preuve, s’il en fallait une, que l’ordinateur ne pourra jamais remplacer le traducteur.
Pour les traducteurs humains francophones, le conseil que je peux leur donner pour apprendre et bien parler le chinois, être passionné et assidu et dans ces conditions, la personne qui apprend la langue de Confucius pourra espérer la parler assez couramment en deux ans.
C’est pourquoi finalement le rôle du traducteur en chinois est capital. Très souvent, plus deux pays sont éloignés géographiquement et culturellement, plus nous avons besoin de traducteurs qui maitrisent ces langues rares. Les étudiants en traduction sont souvent découragés par tous ces obstacles mais ils devraient rester conscients de leur importance et ne pas abandonner, comme dirait l’expression chinoise : 吃一堑长一智 (chī yī qiàn zhǎng yī zhì), c’est-à-dire « il faut échouer pour apprendre ».