La traduction et l’interprétation ne s’appliquent pas uniquement aux langues courantes – au contraire : on a encore plus besoin d’interprète lorsque l’on ne sait même pas quelle langue l’autre parle !
L’exemple des langues d’Afrique
En France, on connaît assez peu les quelques 2 000 langues d’Afrique, qui totalisent pourtant près d’un milliard de locuteurs. Les plus parlées sont bien sûr connues, mais on sait parfois moins identifier le yoruba par exemple, pourtant parlé par près de 50 millions de personnes ! Des langues telles que le rifain (aussi appelé tarifit ou encore berbère du Rif) et le tsonga (ou xitsonga) sont souvent inconnues du grand public français, alors qu’elles sont loin d’être minoritaires, comptant plus de trois millions de locuteurs chacune.
L’exemple du latin
À l’inverse, il y a des langues dont nous connaissons tous la réputation, mais que bien peu de gens parlent couramment – trouver un locuteur actif de latin en dehors du Vatican peut vite s’avérer complexe. Pourtant, le latin et les autres langues anciennes ne sont jamais réellement des langues mortes, et les fouilles archéologiques à Gisacum comme ailleurs produisent régulièrement des documents qu’il faut traduire. La tâche peut encore se complexifier suivant l’origine géographique mais aussi temporelle du texte ; le latin de l’Antiquité est assez éloigné de celui du clergé chrétien au Moyen Âge, pour ne citer que deux variantes.
Qu’une langue soit faussement oubliée parce que méconnue dans nos régions, ou en perdition à cause de l’âge, le rôle des traducteurs et interprètes est aussi de la partager en la pratiquant.
Sources : bases de données Ethnologue et Glottolog